Le long règne de Louis XV se caractérise par une période de grande prospérité. Un goût pour l'élégance et un raffinement de luxe se répandent en France, avant de gagner toute l'Europe. Versailles donne le ton et connaît un moment de perfection autour des années 1750, à l'époque où Madame de Pompadour règne à la Cour en arbitre des élégances.

Né à Versailles en 1710, mort en 1774, Louis XV est le fils du Duc de Bourgogne (petit-fils de Louis XIV) et de Marie Adélaïde de Savoie. C’est donc l’arrière-petit-fils de Louis XIV.

En effet, le fils de Louis XIV meurt en 1711 de la petite vérole et en 1712, la rougeole emporte le père, la mère et le frère du futur Louis XV. Lui-même touché par la maladie, il est sauvé de justesse grâce aux soins de sa gouvernante Madame de Ventadour, qui le soustrait aux médecins de la cour. Elle entretient régulièrement Madame de Maintenon de l’évolution du jeune Louis. Il adore son arrière-grand-père Louis XIV, qu'il l’appelle "son cher papa roi".

Peu de temps avant sa mort, le Roi-Soleil le convoque et lui délivre ses derniers conseils : il lui recommande de moins faire la guerre et d’être un prince pacifique, soucieux du bonheur de son peuple. Les chroniques racontent que Louis est sorti en larmes de cette entrevue.

Héritier du trône à cinq ans, placé sous la régence de Philippe, duc d’Orléans, qu’on appelle "le Régent", le jeune Louis, émotif, mélancolique et secret, accepte mal les contraintes de l’étiquette imposées par son aïeul. A sept ans il est séparé de sa gouvernante.

Il sera instruit par le Maréchal de Villeroi et le futur Cardinal de Fleury, ancien évêque de Fréjus, son précepteur, auquel il portera toujours affection et confiance. Son éducation est sérieuse et complète ; il est sacré à Reims en 1722, puis déclaré majeur à la mort du Régent, en 1723.

Le 5 septembre 1725, on lui fait épouser Marie Leszcynska, fille du roi de Pologne, pauvre et vertueuse, âgée de vingt et un ans, qui lui donnera dix enfants. En 1726, il appelle au gouvernement le Cardinal de Fleury, qui conservera cette charge jusqu’à sa mort, en 1743. Cette période fut la plus calme et la plus prospère de son règne.

Dès 1734, Louis prend ses premières maîtresse, Madame de Mailly, puis sa sœur Madame de Châteauroux, prélude à une succession de liaisons nées dans l’atmosphère frivole de Versailles. La mort du Cardinal de Fleury marqua un tournant dans la vie de Louis XV, qui avait pris l’habitude de se reposer sur son vieux précepteur pendant dix sept ans.

Il se retrouve seul à régner et sa volonté n’est pas assez affirmée. Le drame de Metz en 1744, va faire basculer le règne de Louis XV, et "le Bien Aimé" va perdre sa popularité. Se croyant être à l’article de la mort lors du siège de Metz, il doit rédiger une confession publique de ses fautes pour obtenir l’absolution. Il apparaît alors comme un être immoral, indigne du nom de "Roi très Chrétien".

Cette confession, diffusée dans tout le royaume par le clergé, stupéfie le peuple et commence à discréditer le roi.

Deux ans plus tard, il rencontre Madame de Pompadour, qui se mêle activement aux affaires d’Etat. Haïe pour son rôle dans la politique et ses dépenses somptuaires, sa présence auprès du roi ne fait qu’accentuer l’impopularité naissante. Des pamphlets courent à Paris et ternissent de manière définitive l’image du roi. Les crises politiques se succèdent et empêchent les réformes indispensables.

Louis XV manque de confiance en lui et renvoie tour à tour ses ministres, comme Maurepas, d’Argenson ou Choiseul, renvoyé parce qu’il déplaisait à sa nouvelle maîtresse, Madame du Barry. Il consacrera néanmoins les dernières années de son règne aux réformes fiscales, telles que l'instauration d'une taxe sur les revenus de la noblesse et du clergé, ou la gratuité de la justice.

Atteint par la petite vérole, détesté de tous, Louis XV meurt à Versailles dans l’indifférence générale, en 1774. Il est enterré clandestinement à Saint-Denis.

Il reste cependant une des figures les plus attachantes de sa lignée : fin, sensible et généreux, mais velléitaire, faible de caractère, il n’a pas su moderniser le pays et prendre en compte les nouvelles attentes des Français.