Histoire du Bretzel

L’histoire du bretzel est bien plus que celle d’une pâtisserie populaire ; elle fait partie des mythes de la civilisation européenne. Servi tout d’abord en guise de pain pour le souper, le bretzel fut consommé au Moyen Age dans les monastères pendant la période du Carême. Il s’est ainsi largement répandu dans toute l’Europe. Plus tard, ses formes sucrées ou salées étaient préparées à l’occasion de certaines fêtes et commémorations, avant de trouver leur place dans les pratiques alimentaires quotidiennes. C’est probablement la raison pour laquelle l’ancienne habitude de manger le bretzel au repas du soir a progressivement disparu de la conscience collective.

Légendes autour de l'Origine du Bretzel

BretzelLe fait qu’il existe nombre d’anecdotes sur l’origine du bretzel témoigne de sa très grande popularité et de l’engouement qu’il suscite. La forme du bretzel évoque sans aucun doute des "bras croisés". D’où la légende perpétuée jusqu’à aujourd’hui, selon laquelle, en l’an 610, un moine serait l’instigateur de son dessin spécifique. Inspiré par les bras croisés de ses condisciples à l’heure de la prière, il aurait travaillé en forme de bras croisés des restes de pâte.

L’histoire suivante est toutefois plus connue : en 1477, un boulanger de la cour aurait si mal cuit son pain qu’il fut jeté au cachot. Pour un tel crime, le verdict était l’exécution publique. Mais on accorda au boulanger la possibilité d’échapper à la sentence s’il inventait, sous trois jours, un pain "au travers duquel le soleil brillerait trois fois". En fâcheuse posture, le boulanger imagina alors ce qu’on désigne dans la profession comme un "pain décoré", c’est-à-dire réalisé à la main sans moule. En croisant les deux extrémités d’un ruban de pâte, il forma trois trous – et sauva ainsi sa tête !

La saumure qui recouvre le bretzel est également née de manière fortuite : assoupi près du four chaud, le chat du boulanger se serait brusquement levé en renversant une plaque contenant des bretzels prêts à être enfournés. Ces derniers auraient alors atterri dans une bassine remplie de saumure bouillante, préparée en réalité pour assaisonner les plats. Le temps manquait au boulanger pour repétrir une pâte, aussi décida-t-il de passer au four les bretzels saumurés. Quant au résultat, seul lui s’en étonna…

Une autre source raconte qu’un jour, un ministre du roi prenait son petit déjeuner dans une auberge. Les bretzels qui lui furent servis avaient un goût fort différent des bretzels sucrés du carnaval car le boulanger s’était trompé de bol et au lieu d’enduire ses bretzels d’un glaçage au sucre, il les avait badigeonnés avec une solution de bicarbonate de soude, normalement utilisée pour nettoyer les plaques du four ! De cette erreur serait né le bretzel saumuré.