Charlemagne porte le royaume franc à son apogée. Il substitue au désordre mérovingien un début d'administration centralisée et organisée. Ses ordres sont transmis à des fonctionnaires, dont le travail est inspecté par des messagers-contrôleurs. De grands efforts sont également faits pour la culture et l'enseignement. A l'extérieur, Charlemagne mène de nombreuses guerres de conquête, qu'il consolide par son alliance avec la Papauté.
A la mort de Pépin le Bref en 768, le royaume est partagé entre ses deux fils : Charlemagne règne en Neustrie et Carloman en Austrasie. Lorsque Carloman décède, trois ans plus tard, Charlemagne fait cloîtrer ses neveux et récupère l'Austrasie. Il est seul roi du royaume franc.
Il mène de nombreuses guerres de conquête au Nord de l'Italie, en Bavière et en Saxe. Il s'allie avec la Papauté et fait de l’évangélisation un but et un moyen de consolider ses conquêtes. Il entreprend également une vaste réforme en faveur de la culture et de l'enseignement.
L'étendue de la puissance de Charlemagne et son soutien à la Papauté conduisent le Pape Léon III à le gratifier du titre impérial le 25 décembre 800, ressuscitant l'Empire romain d'Occident plus de trois siècles après sa disparition.
Ce titre ne s'entend pas dans le sens de "roi des rois" mais s'inscrit dans la continuation des glorieux Césars romains. L’Impératrice d’Orient Irène fera son possible pour ne pas reconnaître cet "usurpateur", qui lui fait perdre ses prétentions sur la réunification de l'Empire. Mais les efforts désespérés de l'Impératrice ne peuvent empêcher la naissance du Saint Empire Romain Germanique (même s'il ne porte pas encore ce nom).
Charlemagne, en plus d'être une force de la nature, est un homme intelligent et avide de se cultiver. Il comprend quatre langues (la langue de Neustrie qui est l'ancêtre du français, la langue d'Austrasie qui est l'ancêtre de l'allemand, le grec des byzantins et le latin de l'Eglise). Soucieux de théologie mais aussi de sciences et de lettres, il fait beaucoup pour soutenir et diffuser la culture dans son empire.
Les territoires de Charlemagne se couvrent de bâtiments, le plus souvent religieux, dont il ne subsiste hélas que très peu de témoignages de nos jours. Face à la décadence de l'écriture, la calligraphie romaine dégénérant dans bien des régions en un gribouillis illisible, il instaure la cursive caroline.
Un jour, Charlemagne décide d'inspecter l'école de son palais. Il demande au maître de départager les élèves appliqués des cancres. Du côté des bons élèves, on trouve les enfants issus de familles pauvres ; du côté des mauvais élèves, les enfants des familles riches. Il s'adresse avec bienveillance aux enfants pauvres et studieux et leur assure que s'ils continuent dans cette voie vertueuse, il leur confiera des charges dans son administration pour les récompenser. Puis il se tourne vers les jeunes nobles et les prévient que s'ils continuent sur le chemin de la paresse et de l'ignorance, ils n'obtiendront rien de lui.
Charlemagne règne depuis dix ans. Il a commencé à réorganiser le royaume franc, mais il a aussi entrepris ses premières conquêtes, au nom de la foi. A coups d'épée et de hache, on inculque aux Saxons les vertus de la religion chrétienne et on annexe les Lombards qui menacent les territoires du Pape.
Mais au sud des Pyrénées, les Sarrasins stoppés jadis par son grand père Charles Martel et expulsés par son père Pépin le Bref sont solidement implantés dans l'Espagne musulmane. Le roi très chrétien décide alors d'une expédition contre les Infidèles d'Espagne. Il franchit les Pyrénées mais l'invasion est un échec et il doit repasser les Pyrénées, où son armée bat retraite au milieu de l'été 778. L'armée de Charlemagne s'étire : l'empereur à la barbe fleurie commande l'avant de l'armée, tandis que l'arrière-garde est sous les ordres de son neveu Roland, secondé par son ami Olivier.
Ils sont malheureusement trahis par le comte Ganelon, qui permet aux Sarrasins de tendre une embuscade aux troupes franques au col de Roncevaux. Laissant passer le roi et le gros de l'armée, ils fondent par surprise sur l'arrière-garde. Les Francs se battent de leur mieux et Roland fait merveille avec Durandal, son épée légendaire. Cependant, malgré le courage des chevaliers chrétiens, ils croulent sous le nombre et tombent un à un. Sur les conseils de son ami, Roland souffle de toutes ses forces dans son cor pour appeler Charlemagne à la rescousse.
Quand la situation devient désespérée, il décide de briser Durandal, afin qu'elle ne tombe pas entre les mains de l'ennemi. Mais l'épée magique est trop solide et elle fait voler en éclats les rochers sur lesquels Roland tente de la fracasser.