Figure historique et ambiguë, Napoléon dérange et fascine. Premier Consul puis Empereur, génie militaire et bâtisseur, il a régné sur l'Europe en despote et a contribué à la modernisation des nations. Né à Ajaccio en Corse, Louis Napoléon Bonaparte rejoint le continent pour suivre des études militaires. Après avoir fait les écoles militaires de Brienne et de Paris, il entre dans l’infanterie et est affecté en 1787 à Valence. En 1789, la Révolution éclate. Bonaparte y prend part et se fait remarquer en 1793 lors du siège de Toulon contre les Anglais...
Napoléon Bonaparte fait rapidement rédiger la Constitution de l'An VIII, qui le place à la tête de l'exécutif, en qualité de premier consul. Bien qu'il existe trois consuls, les deux autres n'ont qu'un pouvoir consultatif. Son pouvoir personnel est renforcé par la constitution du 16 thermidor an X (4 août 1802), qui le proclame consul à vie et lui offre la possibilité de nommer son successeur de son vivant. Les pouvoirs des assemblées sont réduits au profit des "senatus-consulte" et les libertés publiques sont supprimées : liberté de presse, de réunion, censure dans l'édition et le théâtre...
Napoléon renforce la centralisation administrative. À partir de 1800, il nomme un préfet à la tête de chaque département et un sous-préfet par arrondissement. Il veille aussi à nommer ou à faire nommer les maires. Les préfets sont chargés de mettre fin aux divisions nées de la Révolution et de briser les derniers particularismes locaux. Les institutions financières et judiciaires sont organisées de la même manière, les juges étant nommés par le premier Consul.
Napoléon Bonaparte rétablit progressivement la stabilité financière. Il crée la Banque de France en 1800, seule institution autorisée à émettre de la monnaie. En 1803, les décrets de Germinal créent le franc, dit franc germinal. La pièce d'un franc est d'un poids invariable de 5 g d'argent. Elle gardera la même valeur jusqu'en 1914.
La promulgation du code civil de 1804 permet l'achèvement de l'unité du pays. Il traite de la famille, de la propriété et des contrats. Il mélange les règles de droit écrit et les coutumes des différentes régions dans un texte applicable à tous les Français.
En 1804, les Français acceptent par plébiscite que Napoléon Bonaparte devienne empereur héréditaire, sous le nom de Napoléon Ier. Sous sa domination, la France est presque toujours en guerre. En 1810, elle compte 130 départements et englobe la Hollande, une partie de l'Allemagne jusqu'au Danemark et une partie de l'Italie. Les annexions visent en grande partie à faire respecter le blocus continental, afin d'asphyxier le Royaume-Uni.
Bien que près de la moitié de l'Europe soit sous l'influence de la France, cette domination est de plus en plus contestée. En 1812, Napoléon Ier envahit la Russie, afin de la contraindre à respecter le blocus continental qu'elle a rompu. Mais il s'avance de manière trop imprudente jusqu'à Moscou et doit effectuer une retraite en subissant les rigueurs de l'hiver et les assauts des troupes et des partisans russes. Il perd ainsi 90% de ses effectifs. Le désastre de cette campagne précipite la fin du grand Empire.
Une nouvelle coalition se noue contre la France et en octobre 1813, suite à la défaite de Leipzig, les Français évacuent l'Allemagne et perdent la Hollande et l'Espagne. La France est envahie en 1814 et Napoléon Ier abdique pour devenir roi de l'île d'Elbe.
En France, Louis XVIII écarte Napoléon II et prend le pouvoir. Le gouvernement royaliste refuse bientôt de verser la pension promise à Napoléon Bonaparte et des rumeurs circulent quant à sa déportation vers une petite île de l’océan Atlantique sud. Il décide donc de retourner sur le continent ; les armées envoyées pour l’arrêter l’accueillent en héros et Napoléon arrive à Paris sans coup férir.
Le retour de Napoléon aux Tuileries le 20 mars 1815 marque le début de la période dite des Cent-Jours. Napoléon fait établir l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire (22 avril), connu aussi sous le nom de Charte de 1815. Sur le plan international, Napoléon affirme ses volontés pacifiques mais les alliés n’acceptent pas ce retour et reprennent les hostilités contre la France. L’armée napoléonienne est finalement défaite à la bataille de Waterloo le 18 juin 1815.
Le retour de Napoléon et sa défaite finale empire la situation internationale de la France. Elle est traitée plus durement encore qu’initialement prévu, lors des traités de Vienne. Le pays est ruiné et a perdu les colonies qui lui restaient de l’Ancien Régime. Son influence internationale, mise en place depuis Richelieu et Louis XIV, est réduite à néant. Elle est amputée des territoires acquis en 1792, ainsi que de la Sarre et doit en outre payer l'entretien d'une force d'occupation de 150.000 soldats.
Napoléon est emprisonné et déporté par les Britanniques sur l’île Sainte-Hélène. Il tombe peu à peu malade et s’affaiblit. Il meurt un samedi, le 5 mai 1821, " à 17 heures et 49 minutes".