De la Restauration à Napoléon III

La Restauration désigne la période comprise entre la chute du Premier Empire le 6 avril 1814 et la révolution du 29 juillet 1830. Elle consiste en un retour à la souveraineté monarchique, exercée dans le cadre d'une monarchie limitée par la Charte de 1814, sous les règnes de Louis XVIII et Charles X, frères de Louis XVI. Cette période est entrecoupée par les Cent-Jours du 20 mars au 22 juin 1815, et est suivie par la Monarchie de Juillet de 1830 à 1848.

La Seconde Restauration L'Alsace au temps de la Révolution

Louis XVIIILouis XVIII revient à Paris après la défaite de Waterloo mais son retour est entaché par le second Traité de Paris, moins favorable que le premier. La France perd la Sarre, la Savoie, Landau, Philippeville et Marsenbourg. L’occupation étrangère est décidée. Le roi lève un emprunt de 100 millions de francs pour payer les frais d’occupation mais la France est placée sous tutelle jusqu’en 1818 et l’occupation est très dure.

Louis XVIII doit également contenir la fureur des ultras, monarchistes absolutistes, qui perpétuent des massacres envers les napoléoniens après les Cent-Jours. Les notables, hostiles à Napoléon, élisent les ultras à la Chambre lors des premières élections. A l’été 1816, Louis XVIII dissout la "Chambre introuvable". Chateaubriand s’insurge et proclame une phrase célèbre : "le roi règne mais ne gouverne pas". C’est l’échec des ultras, trop radicaux.

S’appuyant sur la stabilité politique, le pays va connaître une période de prospérité économique. La croissance démographique s’installe et crée une abondante main d’œuvre rurale et un marché intérieur en progression. La production agricole reste dominante mais la révolution industrielle commence. L’assassinat du Duc de Berry, fils de Charles X et héritier du trône, met fin à l’ouverture libérale le 13 février 1820. Louis XVIII meurt le 16 septembre 1824, laissant les ultras seuls au pouvoir.

Le comte d’Artois monte alors sur le trône. C’est un chef du parti ultra, nostalgique de l’Ancien Régime et contrairement à son frère, il n'a pas compris que certains changements étaient irréversibles. Il est renversé par la révolution des "Trois Glorieuses" en juillet 1830. Ce mouvement ne constitue pas une rupture avec le régime précédent mais affirme la souveraineté nationale ; Louis-Philippe devient "Roi des Français". Il détient son pouvoir de la volonté du peuple, alors que ses prédécesseurs portaient le titre de roi de France.

La Monarchie de Juillet L'Alsace au temps de la Révolution

Louis-Philippe IerLe duc d'Orléans, devenu roi des Français le 9 août, sous le nom de Louis-Philippe Ier, accepte la Charte révisée, le drapeau tricolore, la reconstitution de la garde nationale, l'abolition de l'hérédité de la pairie, l'abaissement du cens électoral et l'établissement d'un régime de type parlementaire.

De 1830 à 1836, la monarchie de Juillet, s'appuyant sur la bourgeoisie, doit, pour s'imposer, faire face à de nombreux complots et émeutes.

L'équilibre politique réalisé entre 1836 et 1846 est favorisé par une grande prospérité matérielle. Pendant quelques années, la production agricole s'accroît, l'industrie fait de gros progrès, le chemin de fer s'impose définitivement. Mais la situation des ouvriers reste difficile et s'aggrave encore avec la crise économique qui se fait sentir à partir de 1846.

L'agitation sociale se réveille et la conjonction des oppositions, l'aveuglement du régime et l'obstination du roi sont à l'origine des journées de février 1848, qui entraînent l'abdication de Louis-Philippe et la naissance de la IIème République, proclamée par Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier. Ce régime instaure définitivement le suffrage universel masculin en France et abolit l'esclavage.

Le Second Empire L'Alsace au temps de la Révolution

Napoléon IIIContraint au coup d'État le 2 décembre 1851, afin de conserver le pouvoir, Louis Napoléon Bonaparte se mue alors en Napoléon III. Exténuée après plus d'un demi-siècle de révolutions et autres restaurations, la France a besoin d'une période de stabilité politique afin de reprendre son souffle. Le régime du Second Empire offre cette possibilité et permet la modernisation du pays dans de nombreux domaines. Napoléon III est anglophile et il ne répugne pas à adopter les idées britanniques, afin de mener son projet à bien. Paris, totalement rénovée durant cette période, symbolise l'état d'esprit du moment.

Sur le plan politique, le régime du Second Empire est autoritaire. L'opposition existe, mais elle reste sous contrôle. En analysant les différents votes et référendums de cette période, on est toutefois frappé par la forme de symbiose qui existait entre le pouvoir central et le corps électoral.